Illustratrice de métier, mon expérience d'artiste commence avec la peinture, le dessin, la narration, l'écriture, la poésie. Mais mon corps a aussi besoin de dire. Alors la danse assouvit ma chair, exprime avec mon être ce qui ne peut se poser sur du papier. A force de plonger dans mes os, un organe inattendu surgit de mes profondeurs. C'est ma voix, qui vit sa propre danse à travers mes cellules. Le chant enrichit encore ma vie artistique. Et parfois, l'argile permet à mes mains de toucher le corps, je veux dire, celui de la terre. Chacune de mes pratiques artistiques se rejoignent et se complètent.
Je recherche l'art dans chaque espace de ma vie. Je veux faire de mon existence un art singulier, jusque dans mon souffle.
Je veux éplucher mon être, pour que seul reste le sensible.
Ma danse se vit comme une expérience d'imprégnation, d'exploration, de poésie du corps à travers les mots, la texture, la densité et l'expérience.
La transmission de Céline Angèle et Jean Daniel Fricker a été un tournant fondamental dans ma relation à la danse, au corps et à l'art.
Travail Entrailles aux côtés de la photographe Anne Gerzat.
Enveloppe. La peau qui contient le caché, l’interne. Ce qui me lie à l’extérieur, à l’autre. Corps, réceptacle de mon existence. Traversé et qui traverse. Le lien danse de manière ambivalente entre contrainte et liberté, dégoût et beauté. Il y a la monstruosité et la divinité qui se cachent au même endroit. Mais tout cela n'existe pas.
Butô à l'Entre Lieu avec mes enseignants Céline Angèle et Jean Daniel Fricker - Photographe Céline Angèle
Je m'abandonne dans ce vêtement de peau. La rencontre inévitable de cet espace de chair, de matière vivante, amoncellement de systèmes et d’organes. Cellules, atomes, structures invisibles et mystérieuses s'imprègnent. Gratter l’enfance. Vider l’écorce. Je nais de l’expérience et de l’ombre. Mille visages de cendres se révèlent. Incarnation. In carne. Une sculpture de terre qui ne finira jamais d’être pétrie. Poésie jusque dans les os. Et dans la chrysalide, la mort. À l’intérieur dans l’ombre, destruction et création de cellules, ovules, mots, lignes, flesh
Butô à l'Entre Lieu avec mes enseignants Céline Angèle et Jean Daniel Fricker - Photographe Céline Angèle
Photographie Anne Gerzat
Interne qui évolue au-delà et au plus profond. Je suis l’eau. Alors, le mouvement se révèle. Mon corps gît, serpente, recherche, essaie.
Secret dans mes creux. Entrailles dans le crépuscule. Présence sensible. Il y a quelques plumes dans mon dos et des fleurs parsemées de ronces, dans mon utérus. Laisser devenir. Danser le creux
de la nuit. La nervosité de l’écorce. La fissure du crépuscule. Le corps est.
Le corps est poésie.
Durant de nombreuses années, j'ai souhaité assouvir cet appel en recherchant quelqu'un-e qui puisse me guider à vivre ma voix. J'ai chanté dans divers groupes de musique et pris plusieurs cours de chant, mais la technique que je ressentais incompréhensive me donnait une sensation d'enfermement. Et un jour, au-delà de toutes attentes, c'est le travail que j'ai réalisé avec les plantes médicinales qui m'a amené à rencontrer, libérer et aiguiser cet organe puissant et sensible.
Elle se hisse depuis les os jusque dans la gorge. Émergence invisible.
Organique, impact sur la matière.
Ma voix.
Elle commence par s’exprimer sous la Terre, dans le ventre de la terre. Prend naissance dans l'entraille. Traversée, sculptée, portée par le souffle, elle se révèle sacrée et profane. Claque,
frappe, tranche, découpe l'espace. Orgasmique.
Révélatrice.
Je pose mon espace. Je joue avec les instruments, les sons, les histoires murmurées par le vent. J'écoute et je me laisse traverser par le sensible. J’y rencontre quelque chose de toujours
nouveau, dense, qui me ramène à très loin et qui immerge mes racines. C'est une expérience vibratoire, ancienne et primitive. Des cris, des souffles pures et des râles acides.
Chanter c’est écouter. C'est plonger dans l’épaisseur et extraire des perles de rosée.
La voix est un corps à elle seule.
Photographie Aleiko Studio
Elle est la structure de mes bains sonores, qui se tissent au fil de l'instant. Du chant de la baleine aux maracas de la jungle amazonienne, chaque instrument apporte à l’œuvre une texture singulière. A travers eux, ma voix se révèle. Elle chante des sons, des histoires, qui plongent l'autre dans son corps, dans sa peau, dans ses mémoires. C'est un voyage, qui commence au centre et qui gravite autour de l'orbite. Je chante aussi les chants que j'ai créé, traversés par les mots racontent des histoires, des poésies et des émotions.
Photographies Milo et Nadir Mokdad
Lorsque je chante, je me relie.
Photographie Aleiko Studio
Mon travail d'illustration explore la ligne fine noire, la couleur intense, la tache, la matière, la densité. La rencontre avec les extrêmes qui se rassemblent dans un même espace pour faire naître le contraste me fascine. La recherche du noir est fondamentale, pour la lumière. La narration habite l'image. Qu'elle soit explicite ou subtile, il y a toujours quelque part derrière le trait, un poème, une histoire, un mystère.
Série réalisée dans le cadre de l'exposition CORPS au théâtre de Grands-Champs, janvier 2020
En vente à la commande, prix sur demande.
Graphisme Marie Kolly
En vente à la commande, prix sur demande.
Dessin en une ligne, encre de chine.
En vente à la commande, prix sur demande.
Œuvres réalisées dans le cadre de la collaboration " Zooïne, sur les sentiers de la vie"
avec Vivienne Baillie-Gerritsen
Papier, tissus, écoline, or, argent, encres.
Bande-dessinée réalisée à partir de la nouvelle de Haruki Murakami "Sommeil"
Encre de chine, écoline
En vente à la commande, prix sur demande.
Ecoline, encre de chine
En vente à la commande, prix sur demande.
Encre de chine, gravure, écoline, crayons de couleur
En vente à la commande, prix sur demande.
En vente à la commande, prix sur demande.
Graphisme Marie Kolly
Livres écrits par Pierrick Destraz, pour les animaux du sanctuaire Co&xister.
En vente, à La Matrice, les bénéfices iront à l'association Co&xister.
Le Poète, livre écrit par Vivienne Baillie Gerritsen, traduit en anglais et en gaélique
Prix à la demande
Sur commande
Possible sur tous type de vêtements en coton, noir ou de couleur.
Mon rapport à l'argile est à la fois une danse et un toucher. Ce n'est pas moi qui crée, ce sont mes mains qui agissent dans le silence pour donner naissance à ce qui surgit. De la terre émerge le corps, surprenant, solide et malléable à la fois. La terre est souple mais épaisse, vivante mais stable. Une fois sèche, il y a alors la fragilité qui se laisse ressentir à travers les fissures. Et à travers la fragilité, la puissance de la densité. Et à travers la densité, une peau poreuse. Et à travers les pores, l'espace.
Photographies de la sculpture, Aleiko Studio
Gardienne du Lieu
Argile, or, plumes, réalisée chez et avec Fabienne Péry
Pour en savoir plus sur mon parcours, c'est par ici